
De retour en 2013...
Une histoire de sacrifice et de triomphe : le chemin vers la liberté musicale
Depuis aussi loin que je me souvienne, j’ai su que je voulais devenir musicien. À sept ans, voir de la musique à la télévision a eu l’effet d’une révélation — c’était clair : c’était moi. Mais dans ma famille ? Pas un seul musicien. Mon père, que je remercie du fond du cœur, m’a aidé à apprendre les bases en ligne, et très vite, mon envie de progresser est devenue aussi intense que mon catalogue de compositions grandissait. J’ai choisi de travailler dur et de construire une vraie persévérance. Mon autodiscipline, si jeune, était peu commune — personne autour de moi ne semblait aussi habité. Mais peu importe : je savais exactement ce que je voulais.

Mon obsession pour la persistance m’a donné la motivation nécessaire pour aller plus vite que ce que le système permettait — j’ai sauté une année de théorie, et trois en piano. Heureusement, mes professeurs ont compris que mon parcours serait un engagement de longue haleine. D’autres, en revanche, non. Beaucoup de musiciens ont tenté de brider ma créativité ou mon goût pour l’expérimentation. Alors on a pris une décision : j’ai quitté le système scolaire classique pour être instruit à la maison et reprendre le contrôle de mon temps. Mes cheveux ont poussé, et le sacrifice artistique s’est approfondi, touchant tous les aspects de ma vie. J’ai commencé des cours de guitare privés et passé des heures à étudier, tout en composant du rock, du blues, du jazz, du métal et de la musique classique en parallèle. Des fragments de ma propre sonate m’ont valu 800 € décernés par le jury de mon école de musique.

À seulement 11 ans, j’ai participé à un concours de piano dans une église et remporté le premier prix, tout en jouant de la guitare électrique sur plusieurs scènes belges avec d’anciens amis. À l’adolescence, en commençant des cours de chant, nous avons organisé un concert caritatif dans une salle locale, récoltant plusieurs milliers d’euros pour la lutte contre le cancer et la santé. Lorsque la puberté a transformé ma voix, j’ai mis le chant de côté un moment — mais mon investissement dans toutes les autres sphères musicales est resté intact. J’ai donc redoublé d’efforts et de temps consacrés à mon art. Pendant que mes amis sortaient s’amuser, je restais concentré, sublimant la plupart de mes désirs personnels dans la musique. L’espoir de produire mon album — toujours l’objectif ultime — me gardait ancré. Il m’apportait une paix en pleine guerre. Tandis que les autres faisaient la fête, je passais sept heures par jour au clavier à maîtriser des techniques pianistiques longues et exigeantes. J’aimais ça.

J’ai surmonté mes épreuves en interprétant le Deuxième Concerto pour piano de Prokofiev avec un orchestre, décrochant la Médaille d’Or. Diplômé en théorie et en piano, tous deux avec la plus haute distinction, j’ai décidé de prendre du recul par rapport à la voie classique. Je me suis concentré sur mon album à venir, laissant derrière moi l’habitude de reproduire les œuvres des autres. Un feu est resté en moi — parfois trop intense. Des délires de grandeur ? Peut-être. Mais ils n’ont jamais détourné ma route. J’ai fait des erreurs, mais elles m’ont mené ici — et ont effacé toute trace de regret : je n’en ai aucun. Après avoir investi du temps dans d’autres disciplines, pris ma condition physique au sérieux, et aidé des élèves à atteindre leur liberté musicale, je consacre désormais mon énergie à la scène — à jouer, à évoluer, et à récolter de nouvelles idées pour les compositions à venir.

Mais ce chemin a aussi son revers : la face dangereuse de l’industrie musicale. Mon expérience en studio — enregistrer, produire, mixer, et masteriser — m’a permis de créer des dizaines de démos, dans des styles variés : pop, hip-hop, soul, funk, rock, ballades… Mais j’ai appris à reconnaître comment fonctionne ce système, et comment la propagande y circule. Ma mission est aujourd’hui limpide. La seule voie vers la réussite qui respecte l’intégrité artistique passe par le soutien de ceux qui vibrent sincèrement avec ce que je construis. Je travaille à offrir les meilleures expériences possibles — pour mes soutiens, mon équipe, mes proches, et moi-même. Et je crois qu’en embrassant cette passion commune, nous pouvons bâtir un futur à l’image de nos désirs partagés.
Mario Giovanelli.
REJOINS-NOUS ET BRILLE